L’expression « Enclos paroissial » apparaît vers 1930 et se généralise dans la deuxième moitié du XXe siècle. Elle désigne un espace clos par un mur, lieu de prière pour les vivants et d’inhumation pour les morts, comprenant par conséquent une église et un cimetière. La construction de la plupart des enclos de la vallée de l’Elorn a débuté aux XVIe et XVIIe siècles, à l’époque de la prospérité bretonne.

Les principales parties d’un enclos sont les suivantes :

1 - Entrée triomphale et mur de l’enclos

Le mur marque les limites de l’espace sacré qu’il protège des divagations des animaux domestiques et des activités profanes de la population.

L’entrée triomphale constitue l’entrée principale et solennelle de cet ensemble. Elle était habituellement close par une grille en fer forgé ou un portail en bois et n’était ouverte que pour les événements importants (mariages, enterrements, processions, visites de l’évêque…). Les jours ordinaires, pour entrer, les fidèles enjambaient un échalier, plaque de pierre dressée verticalement qui empêchait les animaux de pénétrer dans le cimetière.

Selon l’époque de sa construction et les ressources de la fabrique, l’entrée de l’enclos revêt des formes variées. La plus simple consiste en deux piliers en pierres de part et d’autre d’un portail. Dans une forme plus élaborée, les trois croix — du Christ et des larrons — surmontent les piliers du portail et de l’échalier. Enfin, dans une structure plus recherchée, l’entrée est surmontée d’une arcade en pierre, voire s’inspire des arcs de triomphe romains.

2 - Cimetière avec le calvaire

Au XVIe et XVIIe siècles, les défunts sont principalement inhumés dans les églises. A partir de la fin du XVIIe siècle, cet usage sera interdit par les évêques, par le parlement breton et par le roi, mais il résiste localement jusqu’à la veille de la Révolution. Progressivement, tous les morts de la paroisse seront enterrés dans le cimetière.

Pour accentuer le caractère religieux de ce lieu, un calvaire est érigé en son centre. Il ne s’agit parfois que d’une simple croix. Plus fréquemment, c’est un calvaire (le Christ en croix accompagné par d’autres personnages : Marie, Jean, Marie-Madeleine, les larrons…). Certains calvaires atteignent des dimensions impressionnantes et mettent en scène des épisodes des évangiles.

3 - Ossuaire

A l’époque où les défunts étaient inhumés dans l’église, il était nécessaire, « pour faire de la place », de retirer les restes des personnes précédemment enterrées … Les ossuaires ont été construits pour recevoir ces ossements. A l’origine, les baies de la façade étaient ouvertes pour favoriser une aération maximale.

Les « ossuaires d’attache » sont adossés à un mur de l’église. Les « chapelles-ossuaires » sont des constructions séparées de l’église.

L’interdiction d’enterrer dans les églises a fait perdre aux ossuaires leur fonction première. Certains sont tombés en ruine et ont été démolis. D’autres ont été reconvertis en chapelles ou affectés à des usages variés.

4 - Porche

Le porche est à la fois une entrée monumentale dans l’église et un lieu abrité pour se réunir. Il est traditionnellement orienté vers le sud pour bénéficier de la lumière et de la chaleur du midi. Cependant, quelques-uns sont tournés vers le nord pour tenir compte de la configuration du bourg.

Les bancs sur les côtés intérieurs étaient destinés aux réunions de la fabrique où étaient prises les décisions concernant la paroisse ou la trève. Le public pouvait assister aux débats.

Les porches bénéficient parfois d’une décoration exceptionnelle où se mêlent les thèmes du gothique et de la Renaissance : frontons ornés de statues, d’accolades gothiques, de lanternons et de pinacles ; piédroits et voussures finement ciselés… Il n’est pas rare que les statues des douze apôtres soient présentes à l’intérieur.

5 - Eglise

C’est la partie centrale de l’enclos, consacrée au culte. Chaque église possède son propre plan, avec sa nef centrale, ses nefs latérales ou ses bas-côtés, son transept, son chevet (plat ou à noues multiples), son porche, sa sacristie et, bien entendu, son clocher reconnaissable à des kilomètres à la ronde.