Retable de Saint Joseph ou de la Sainte Famille (1674)

 
Ce retable baroque de Maurice Le Roux est centré sur la figure de l’Enfant Jésus.

La double nature du Christ, humaine et divine, structure la composition suivant deux axes, l’un horizontal, l’autre vertical, dont il est l’intersection.

Sa filiation est retracée dans le plan terrestre. Au centre, Marie et Joseph conduisent par la main l’Enfant Jésus. Ce groupe est encadré de statues de sainte Anne et saint Joachim, parents de Marie.
 
 
 
 
 
 

Retable du Rosaire (1669)

 
Maurice Le Roux en est également l’auteur.

La scène centrale représente la donation du Rosaire par la Vierge à saint Dominique et sainte Catherine de Sienne, sous la forme d’un chapelet aujourd’hui disparu.

Le groupe est auréolé d’un cœur de quinze médaillons dorés qui retracent les mystères joyeux, douloureux et glorieux de la vie de la Vierge, de l’Annonciation au Couronnement.
 
 
 
 
 
 
 
 

Retable N.D. de Bodilis

 
La petite chapelle Notre-Dame, au nord du chœur, abrite ce retable aux décors baroques, mais la statue et les bas-reliefs qui l’entourent datent du XVe ou du début du XVIe siècle.

La Vierge à l’enfant arbore un visage doux, aux traits fins, presque juvéniles. Son déhanché et le drapé droit de sa robe trahissent, un peu plus encore, la facture médiévale de l’œuvre.

Les bas-reliefs dorés représentent l’Annonciation, la Nativité, l’Adoration des Mages, le massacre des Innocents et la fuite en Égypte.
 
 
 
 
 
 
 
 
La scène de la Nativité nous montre un Enfant Jésus tout en bas, nu, posé sur un pan du manteau de sa mère. Le Messie est né pauvre parmi les plus pauvres. Il est pourtant au centre de la représentation car objet de toutes les attentions. Tout converge vers lui : le regard bienveillant de sa mère, le bâton protecteur de son père, le souffle chaud de l’âne et du boeuf, le doigt du berger.

Le panneau de la fuite en Égypte représente bien sûr la Sainte Famille et l’âne, mais aussi au loin un paysan moissonnant et une troupe de soldats. Ces derniers personnages rappellent une légende médiévale du « miracle du blé », absente des Évangiles, mais populaire en Europe sous différentes versions.
 
 
 
 
 
 
 
 

Retable du maître-autel (1699)

 
C’est Guillaume Lerrel qui habilla le chœur d’un imposant retable baroque. Il fallut alors condamner la maîtresse-vitre du chevet Beaumanoir, mais Lerrel fit en sorte de conserver les baies latérales pour éclairer le chœur.
 
Le registre supérieur
De grandes statues surplombent le chœur. Saint Pierre et saint Paul dominent l’autel. Sur la droite, on retrouve saint Pol-Aurélien amadouant le dragon du paganisme en lui passant son étole autour du cou. Face à lui, la statue de Raphaël guidant Tobie est empreinte d’un vif élan aérien. Cette statue est une représentation de la dévotion à l’ange gardien, popularisée à cette époque.
 
 
Le registre inférieur
Des bas-reliefs dorés représentent des épisodes de la Bible préfigurant le sacrement de l’Eucharistie, très discuté par les protestants. On reconnaît, dans l’ordre chronologique, le sacrifice d’Isaac, Melchisédech offrant le pain à Abraham, la première Pâque juive, la manne au désert, la Cène et le Christ à table avec les disciples d’Emmaüs.

La première Pâque juive est une copie d’une œuvre du peintre hollandais Maerten van Heemskerck intitulée La Pâque du roi Josias.

De même, trois des personnages de la Cène sont repris du tableau de Pierre Paul Rubens intitulé Le repas chez Simon le Pharisien. Ces exemples montrent que le commerce que la Bretagne entretenait avec toute l’Europe à cette époque s’accompagnait d’une diffusion des modèles artistiques.
 
 
Le panneau du sacrifice d’Isaac serait lui aussi la reproduction d’une œuvre de l’école française contemporaine du retable. Sur ce dernier panneau, chaque élément représenté permet de reconstituer le récit.
Un vêtement à terre. C’est celui d’Isaac, courbé sur le bûcher, soumis par la main de son père Abraham dont le glaive brandi est prêt à s’abattre. Mais l’ange du Seigneur arrête son bras, sûr de la foi d’Abraham qui était prêt à sacrifier son fils unique, à la demande de Dieu.

Déjà, à l’arrière plan, le bélier qui prendra la place d’Isaac pour l’holocauste s’est pris les cornes dans un fourré. Abraham lève les yeux vers l’ange qui lui dit : « Je m’engage à te bénir, et à faire proliférer ta descendance autant que les étoiles du ciel… »