L’église date du XVIIe siècle et a été remaniée au XVIIIe siècle. Certains éléments proviennent de l’église plus ancienne qui l’avait précédée. En regardant de près l’architecture, tant du clocher que de chevet, on distingue bien différentes époques de construction.
 

Le clocher

Dans les ciels de nos voyages, les clochers scandent notre regard, d’un village à l’autre, d’un clocher à l’autre, comme on dit.

Le Tréhou possède un beau clocher Renaissance, daté de 1649. La date se situe entre celles de ses cousins de Saint-Thégonnec et de Saint-Sauveur.
 
Ce clocher comporte deux étages de galeries et se termine par un double dôme et un double lanternon. Deux doubles chambres de cloches dont un seul étage est habité. L’une des deux cloches est datée de 1747, ce qui veut dire qu’elle a échappé aux réquisitions révolutionnaires ; sa voisine est datée de 1848. L’autre chambre ne comporte plus ou pas encore de cloches.
 
 

Le porche sud

Le porche sud est l’un des éléments constitutifs de l’enclos paroissial. Il en est de plusieurs types. Ici, nous ne sommes plus dans le modèle gothique de Pencran. C’est nettement une façade de type Renaissance.

La superbe façade est dépouillée de toute iconographie. Seule sainte Pitère est là pour nous accueillir avec son livre et la palme du martyre. Cette statue est l’une des nombreuses œuvres de Bastien Prigent, sculpteur landernéen qui s’est illustré au XVIe siècle.

Les colonnes cannelées, les chapiteaux ioniques et le parfait équilibre de l’ensemble montre bien la maîtrise de l’art nouveau par les tailleurs de pierre.

L’appareillage de pierres (pierre jaune de Logonna et pierre de Kersanton), venues des carrières toutes proches de la rade de Brest, garde la trace de la polychromie qui habillait les pierres en ce temps-là.

À l’intérieur, les niches devaient abriter les douze apôtres surplombant des bancs du conseil de fabrique. Sur la sablière, vermoulue, nous pouvons encore lire une date : 1610. Les quatre apôtres présents (saint Pierre, saint André, saint Jean, saint Mathieu ) sont l’œuvre des ateliers de Roland Doré.

Ce porche sud est bien le seuil d’entrée, le lieu où l’on se retrouve avant et après les rassemblements, même si le conseil de fabrique n’y siège plus.
 
 

Le chevet

Les dates de 1720 et 1722 que l’on trouve au chevet de l’église sont des pierres rapportées d’une construction précédente.

Il en est de même des deux très belles crossettes réutilisées comme pierres d’angle de la sacristie : un lion et un chevalier avec son épée.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Le chevalier
Un lion à belle crinière

Une plaque apposée au chevet, à hauteur de lecture, est une page de l’histoire de cette commune. On peut y lire :

« En mémoire du calvaire de Croaz Ty Ru
dont elle demeure gardienne
Et qui veille sur les soldats bretons
Morts pour elle
Maissin reconnaissante »

 
Il s’agit de la mémoire du transfert du calvaire de Croaz Ty Ru à la commune de Maissin en Belgique pour veiller sur les soldats du 19ème régiment d’infanterie morts au cours de la guerre 1914-1918, celle dont on espérait qu’elle serait la dernière. Tout près, se trouve le monument où les noms des morts pour le pays sont inscrits.