C’est ici l’œuvre majeure. Pour la regarder, prenons trois points de vue.
Tout d’abord, à partir de la nef.
Tout en haut au sommet de la voûte sur un nuage, le Père éternel écarte des bras accueillants, avec de part et d’autre, sous forme de blochets, saint Pierre et saint André, les deux premiers apôtres.
De chaque côté, deux grandes statues, une Vierge à l’Enfant et sainte Pitère. C’est la vision proposée au peuple réuni dans la nef.
Si l’on s’approche de l’entrée du chœur.
Nous distinguons mieux les trois tourelles constituant le retable.
La tourelle centrale présente sur la porte du tabernacle un ostensoir ; au dessus, un Christ en croix et Madeleine au pied de la croix ; tout en haut, une niche surmontée d’un dôme porté par quatre femmes ; le tout couronné par une figuration du Christ ressuscité s’envolant vers le sommet.
Les deux tourelles latérales sont organisées en quasi symétrie.
A leur base une femme : à droite, sainte Catherine d’Alexandrie reconnaissable à la roue dentée de son martyre ; à gauche, symétriquement une autre femme. Elle a perdu ses attributs, mais il s’agit sans aucun doute de sainte Pitère.
Sous le dôme des tourelles : à gauche, Jésus enseignant dans le temple et à droite, la présentation de Jésus au temple et la Circoncision.
Sous la table d’autel, encadrés de colonnes, dites salomoniques, les saints de la tradition. Au milieu, saint Yves entouré de saint joseph, saint Eloi, saint Etienne et saint Herbot. On peut considérer cette figuration comme les représentants de l’humanité, témoins du salut.
Troisième point de vue, celui du prêtre officiant.
Il a devant lui, à sa gauche, les médaillons représentant Jésus à table au cours du dernier repas avec ses disciples, l’agonie, et le couronnement d’épines. A sa droite, une autre scène du dernier repas — le lavement des pieds — la flagellation et le portement de croix.
Il s’agit là d’un très bel ensemble, très structuré, propice à l’enseignement et à la prière. Ce retable (comme ceux de Saint-Cadou ou encore de Sizun, ses proches voisins) trouve bien sa place dans l’ensemble des merveilleux maîtres-autels baroques de nos enclos. Quant au vitrail en arrière fond, il date du XVIe ou du XVIIe siècle mais a visiblement été remanié.