Le Christ aux liens, daté de 1527, mérite une considération particulière.

Tout d’abord à cause de sa « beauté rugueuse ». Son profil donne à penser que les dessins d’Albrecht Dürer (1522), l’un des grands inspirateurs de la Renaissance Flamande, Allemande et Italienne, étaient bien connus des ateliers bretons.

Nous avons déjà repéré, en particulier à Saint-Divy et à la Roche Maurice des œuvres inspirées de ce grand artiste. On pourra comprendre les raisons de ces influences en réalisant que la Bretagne était au centre de l’empire de Charles Quint… c’est-à-dire au centre de l’Europe. Les œuvres d’art sont les témoins de cette grande époque également au Tréhou.


 
Jésus vient d’être flagellé. Il est assis dans l’attente d’être crucifié. Son visage n’exprime ni la souffrance, ni la résignation, mais une douceur intérieure qui évoque à la fois le pardon qu’il accorde d’emblée à ses bourreaux et la liberté d’offrir sa vie pour que la non-violence l’emporte.

Les liens qui referment ses immenses mains forment une boucle où il semble qu’il n’y aurait qu’à tirer la corde vers le bas pour que tout se dénoue.

Ces liens qui empêchent toute action et tout déplacement ne réduisent pas Jésus à être une victime. Cette statue remarquable invite plus à la méditation qu’à la compassion.