Au sommet des murs qui supportent la charpente, elles constituent un élément primordial des toitures des églises et des chapelles de Bretagne. Ces poutres taillées dans un quart de tronc de chêne supportent les lambris. À l’intérieur des édifices, elles sont visibles de la nef et des bas-côtés. Elles offrent un espace important où peuvent s’exprimer la fantaisie et l’imaginaire de menuisiers, charpentiers, sculpteurs et peintres locaux.
 
Souvent par leur situation en hauteur, peu accessibles au regard, les sablières expriment un art tout en contrastes. C’est à la fois un art populaire et local, savant et exotique. Le sacré se mêle au profane, le raffinement et la délicatesse à la rudesse et à la naïveté, voire à l’impertinence.
 
À Saint-Thomas, leur situation à une hauteur mesurée les rend d’autant plus visibles qu’elles sont polychromes. Elles présentent ici des exemples remarquables et comparables à ceux de Bodilis, La Martyre, Pencran, La Roche-Maurice, Le Tréhou, Tréflévenez entre autres.
 

 
L’iconographie est inspirée des thèmes décoratifs de la Renaissance.
Les masques crachent des rinceaux, guirlandes de végétaux parfois agrémentées de fleurs et de fruits.
 

 
Les vases et les bouquets, les putti, figures de nourrissons. Ce motif décoratif inspiré par la Grèce antique a été réutilisé au début du Quattrocento avant de se répandre en Europe jusqu’à l’époque baroque.
 

 
Les cuirs dans lesquels s’inscrivent des figures humaines. Sous forme de cuirs découpés, ils sont des éléments caractéristiques de la Renaissance maniériste et présents au château de Fontainebleau. Utilisés par Rosso Florentino (1494-1540), ils se sont répandus vers les pays plus au Nord à partir de ce moment.