La poutre de gloire du XVIe siècle porte le groupe de la Crucifixion. Engoulée à chaque extrémité, elle est sculptée sur les trois faces visibles.
La poutre de gloire, jadis appelée « tref », qui matérialise la séparation entre le chœur — l’espace liturgique réservé seulement aux clercs — et la nef — l’espace des fidèles — est en totalité ornée de sculptures polychromes. L’ensemble a conservé ses couleurs.
La face ouest (côté nef) présente des scènes de la Passion.
Le revers (côté chœur) illustre quant à lui les douze prophétesses de la mythologie gréco-romaine.
Dès le IVe siècle, les Pères de l’église cherchaient les signes annonciateurs de la naissance et de la Passion du Christ dans les oracles de ces prêtresses d’Apollon et les ont ainsi intégrés dans la littérature chrétienne. Une exégèse typologique se développera à partir du XIIIe siècle dans l’iconographie occidentale et s’épanouira artistiquement avec la redécouverte de l’Antiquité à la Renaissance.
La tradition chrétienne prête des attributs et des prophéties aux douze Sibylles qui sont représentées portant un livre soit ouvert, soit entrouvert, soit fermé :
1. Cimmérienne : une corne en tant que biberon —> maternité de la Vierge
2. Européenne : glaive —> massacres des Innocents
3. Libyque : flambeau —> Christ lumière des Nations
4. Hellespontique : croix —> crucifixion
5. Tiburtine : main coupée —> dérision du Christ
6. Samienne : berceau —> nativité
7. Persique : vase de parfum —> ensevelissement
8. Erythréenne : rameau fleuri —> annonciation
9. Cumaine : main bénissante —> Christ Glorieux
10. Aggripa : fouet —> flagellation
11. Delphique : couronne —> couronnement d’épines
12. Phrygienne : oriflamme —> résurrection