Du latin retro (arrière) et tabula (table), le mot retable désigne le décor placé verticalement derrière la table d’autel.
Au début de l’ère chrétienne, il s’agissait d’un simple rebord où l’on rangeait les objets liturgiques à l’arrière de l’autel. Au Moyen-Age et à la Renaissance, cette fonction utilitaire va progressivement disparaître au profit de l’iconographie. Le retable, illustrant des scènes évangéliques ou la vie des saints, magnifie l’autel où l’eucharistie est célébrée et favorise la dévotion des fidèles.
A la suite du Concile de Trente, avec l’essor de l’art baroque, le retable contribue à la théâtralisation de l’espace sacré et à la catéchèse des fidèles. Les retables bretons, généralement réalisés à la fin du XVIe et au XVIIe siècle, font partie de ce courant favorisé par la prospérité économique de la région.
Leur plan est généralement celui de l’illustration ci-dessous. La composition peut aller du plus simple au plus sophistiqué, selon les moyens financiers de la fabrique. Dans la vallée de l’Elorn ils sont en bois, sauf les retables de la Trinité et de Jean Baptiste à Sizun qui sont en tuffeau (partiellement pour le second). L’ornementation est baroque ou classique selon l’époque de réalisation.
Les éléments du retable et de l’autel
1 — Les panneaux :
Ils comportent soit un tableau peint, soit une sculpture en bas-relief, soit des statues.
Le panneau central illustre le thème ou le saint qui a donné son nom au retable.
Des panneaux latéraux peuvent donner du volume au retable. Ces panneaux sont le plus souvent encadrés par des colonnes.
s’il en a trois, c’est un triptyque ;
s’il en a plus de trois, c’est un poliptyque.
2 — L’entablement :
Il sert d’assise au couronnement.
3 — Le couronnement :
Il accentue la solennité de l’ensemble en évoquant le monde céleste.
Sa composition est très variable. On peut y retrouver Dieu le Père (le Père Eternel), le Christ ressuscité, la colombe du Saint-Esprit, un saint particulièrement honoré, un ange, un motif floral... S’ajoutent des motifs ornementaux : pots-à-feu, corbeilles de fleurs, putti, angelots...
4 — La prédelle :
Partie située entre le niveau de l’autel et le(s) panneau(x).
Au centre, le tabernacle abrite des hosties consacrées. De chaque côté, on peut trouver une ornementation, des bas-reliefs ou des statuettes de saints.
5 — La table d’autel :
Table consacrée où le prêtre célèbre l’eucharistie (la messe).
6 — Le coffre d’autel :
La façade visible est nommée antependium.
7 — L’emmarchement :
L’autel est généralement surélevé pour que les fidèles puissent le voir. Les marches, également appelées degrés, peuvent être d’un nombre variable.