Voici ce que l’on peut lire dans le cahier des délibérations de la fabrique de Ploudiry :

« En 1893, le compte du trésorier réglé et approuvé, M. le curé expose au conseil qu’un sculpteur nommé Duval, de Landivisiau, acquéreur d’un retable de grande valeur provenant de Notre-Dame des Portes de Châteauneuf du Faou est disposé à le céder à l’église de Ploudiry pour un prix assez modique. Il s’engage à restaurer la Nativité et l’Adoration des mages, œuvre que l’église possède depuis plus de 200 ans. »
 
Tels qu’ils se présentent, l’autel et l’antependium (face avant de l’autel) ont un réel intérêt. Le retable-tabernacle est de forme semi-circulaire à trois niveaux. Des colonnettes torses dorées délimitent les niches abritant les quatre évangélistes.

Sur les panneaux latéraux deux scènes sont représentées : à droite, une Annonciation assez classique et, à gauche, une autre scène beaucoup plus surprenante. Assise sur un muret, Marie adresse à Joseph, accoudé à l’arrière de ce petit mur, un regard plein d’inquiétude. Au premier plan de la scène, les deux enfants :

  • Jésus blotti contre sa mère, maintenu par une main maternelle, nous regarde.
  • L’autre enfant porte le vêtement de Jean-Baptiste. Il tient un agneau porteur de la croix du Ressuscité tendu vers la grappe de raisin que Marie tient de l’autre main.

Même s’il ne s’agit pas d’une œuvre majeure, c’est une présentation du mystère de l’Agneau de Dieu assez originale.

L’ange de l’Annonciation avait dit à Marie : « L’enfant qui naîtra de toi sera appelé Fils du Très-Haut et son règne n’aura pas de fin ».
Joseph, l’air songeur, semble spectateur de ce mystère.