Les chaires à prêcher ont été généralisées dans les églises à la suite des ordonnances du concile de Trente qui avaient entraîné la suppression des jubés. La prédication, jusque là assurée du haut des jubés, se fit dès lors dans les chaires. Leur réalisation a suscité des œuvres d’art remarquables dans toute l’Europe.
 
La chaire de Plounéventer est une bonne expression de cet art.
 
La cuve présente les figures traditionnelles des évangélistes.
Voici comment un poète du IVe siècle interprétait ces images :

« En écrivant, Mathieu dessine toute l’image de l’homme.
Marc rugit dans le désert avec la voix puissante du lion.
Luc présente la fonction du prêtre au Temple sacrifiant le taureau.
Jean, droit comme un aigle, fonce vers les étoiles avec sa parole.
 »


 
 
 
À Plounéventer, le prédicateur accède à la cuve par une rampe amplement décorée.


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Au dossier, un ange tient en mains deux tables, ainsi qu’une baguette dans l’une, une croix dans l’autre. À son côté, Moïse est reconnaissable à la forme cornue de ses boucles de cheveux.

Au-dessus de la tête du prédicateur, plane une colombe, figure traditionnelle de l’Esprit Saint.

C’est dans ce décor qu’il est invité à faire entendre la Parole.

Surmontant l’abat-voix, l’ange aux deux trompettes : celle de toutes les annonces dans la Bible et celle aussi dans l’attente de l’Annonce finale.