Le fond du porche

Le portail possède deux portes en anse de panier séparées par un trumeau auquel est accolé un bénitier.

Le tympan

Le centre du tympan est occupé par une statue considérée comme celle du Christ. Il porte une tiare habituellement réservée aux papes et parfois à Dieu le Père. Emmanuelle Le Seac’h pense que la tête de cette statue a été intervertie avec celle d’un pape du lanternon extérieur.

De chaque côté deux anges hématophores (porteurs d’un calice) ont manifestement été importés d’un autre lieu. En effet, leurs socles sont plus grands que les consoles et leur style diffère de celui de l’atelier Prigent.

Huit autres anges, sculptés en bas-relief de chaque côté du Christ, sont en prière ou portent des banderoles.

Enfin, sur les côtés, deux cuirs portés par des anges mentionnent l’année de réalisation du portail (1554) et les noms des fabriques commanditaires (Y. Martin et J. Abgrall).

 

 

Le bénitier

Scellé au trumeau, le bénitier offre un bel exemple de décoration Renaissance. Aucun espace n’a échappé au ciseau du sculpteur.

La vasque est ornée de feuillage et, à sa base, de godrons.

Le dais est encore plus riche avec ses petits personnages ou animaux, ses coquilles, ses bourgeons, ses feuilles d’acanthe.

Le regard est attiré par les quatre têtes qui semblent sortir du dais, deux gracieux visages féminins aux cheveux dénoués et deux vieillards à la barbe recourbée par le vent.

Au-dessus de la vasque, un ange tient un goupillon imposant. Sa main gauche est posée sur son cœur, tandis que la droite esquisse le geste de l’aspersion.

 

 

L’arcade du portail

Cette fois encore, Bastien et Henry Prigent n’ont ménagé ni leur travail ni leur talent. Le visiteur n’en finit pas de découvrir des détails étonnants.

Chacune des deux portes est entourée d’un lacis de branches et de feuillages. Dans la gorge interne de l’arcade sont ciselés des rameaux de vignes où apparaissent de petits personnages, des oiseaux, un escargot…

Aux pieds de chaque frise, un dragon, un renard, un lion et une sorte de lézard tentent de grimper dans les branchages.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La gorge externe accueille des saints :

A gauche, de bas en haut :

  • Saint Yves avec camail à hermines et bonnet carré et tenant un parchemin,
  • Saint Salomon en armure et couronné et portant une épée,
  • Saint Thuriau, patron de la paroisse, en évêque,
  • Saint Côme tenant un pot à médecine,
  • un abbé (saint Gwenolé ?),
  • un ange orant.

A droite, de bas en haut :

  • Saint Pierre tenant une clé,
  • Saint Miliau céphalophore (portant son chef dans les mains),
  • un évêque (saint Pol de Léon sans le dragon ?),
  • saint Damien portant une ampoule,
  • un évêque non identifié,
  • un ange orant.

 
Les apôtres sur les côtés

Emmanuelle Le Seac’h attribue les statues des apôtres à Henry Prigent. A la Révolution, leurs attributs ont été martelés et leurs têtes décollées, ce qui rend aujourd’hui leur identification malaisée. On peut toutefois reconnaître :

A droite :

  • le plus près du portail : saint Pierre avec son front dégarni,
  • le troisième : saint Jacques le Majeur coiffé d’un chapeau,
  • le quatrième : saint Jacques le Mineur avec l’extrémité d’un bâton de foulon près du pied droit,
  • le cinquième : saint Jean imberbe et portant la coupe empoisonnée.

A gauche :

  • le deuxième à partir du portail : saint André avec une croix en X sur le côté.

Mais le talent des sculpteurs éclate également dans les culots et les dais où le vocabulaire de la Renaissance se marie au gothique. Le visiteur ne se lassera pas de découvrir les scènes religieuses, mêlées aux thèmes profanes, voire libertins. Il pourra observer les angelots porteurs d’instruments de la passion au sommet des dais, les masques et têtes saillantes, les cariatides… Au niveau des culots, un chien joue du biniou, des lions agrippent un masque, deux femmes mènent une ronde (?), un personnage accroupi se livre à des gestes équivoques…