Les étapes de la construction

Trois dates apparaissent sur les murs : 1665 au chevet, 1717 sur le clocher-porche et 1840 sur le porche sud. C’est peu et beaucoup si l’on considère l’ensemble de l’église.

Le plan lors de la première campagne de constructionLe plan initial en croix latine n’est pas le plus répandu dans les enclos, de plan plutôt rectangulaire avec des ajouts de chapelles et donc sans transept véritable.

Existait-il une église antérieure au XVIIe ? Nous n’en savons rien. Sans doute devait-il y avoir une chapelle de même taille ou plus petite... Quoi qu’il en soit, le bâtiment actuel résulterait vraisemblablement de deux campagnes de construction : 1660-1720 et autour de 1840.
 
La première campagne

En fonction des dates, l’on est amené à penser que la construction a commencé au chevet vers 1660 pour se terminer près de 60 ans plus tard en 1717 par le clocher-porche.

A l’issue de cette première campagne, on pense qu’il n’existait que la nef et le transept actuels. Les colonnes occupent l’emplacement probable des anciens murs. D’ailleurs, le diamètre des colonnes est à la dimension de l’épaisseur des anciens murs qui vu leur taille ne pouvaient être qu’extérieurs.
 
Le plan après la seconde campagne de constructionLa seconde campagne

Le XIXe siècle, à Saint-Cadou en particulier, sera celui des ardoisières. Cette industrie fera la richesse de la paroisse comme le lin l’avait fait directement ou indirectement (tissage) pour les autres enclos.
Le nombre d’habitants de la paroisse a dû augmenter en raison du travail fourni par les ardoisières et l’église est apparue trop petite.

 
L’on abat les murs de la nef et les murs ouest du transept pour ne faire qu’un seul espace rectangulaire. Pour soutenir la charpente de la nef privée de ses murs latéraux, l’on installe des colonnes en bois en imitation faux-marbre.

Les bas-côtés ont très vraisemblablement été rajoutés au XIXe siècle.

L’on profite de ces travaux pour rajouter le porche sud traditionnel (1840) plus pour faire comme les autres enclos que dans un but utilitaire.
Les murs des bas-côtés et du porche sont essentiellement en schiste plus facile à trouver et plus facile à travailler.
La toiture est en ardoise, c’était la moindre des choses !
 
 

Le chevet

Le chevet Beaumanoir de l'église de Saint-Cadou
Le chevet est de style Beaumanoir, comme souvent lorsque l’on construisait ou reconstruisait à cette époque, le chevet plat étant tombé en disgrâce. Aucune décoration sur les rampants ou les contreforts.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Gargouilles
Par contre, deux groupes de fausses gargouilles méritent l’attention par leur sujet et leur qualité de travail.
Deux groupes de deux anges en bas-relief portant des phylactères où sont inscrits : IESU MARIA coté sud et ECCE DOMINI (contraction probable d’ECCE ANCILLA DOMINI).
En-dessous deux têtes en haut-relief de personnages aux très belles moustaches.

Autant La Martyre fut le premier enclos à mériter ce nom, peut-être Saint-Cadou fut-il le dernier quatre siècles après !