Historique de l’enclos
 
clocher de st thomas landerneauL’enclos actuel ne nous est pas parvenu dans son état complet. Il n’en reste plus que l’église et l’ossuaire. L’urbanisme aura raison de lui en 1832 lors du transfert du cimetière vers l’extérieur de la ville. Le terrain laissé libre sera recouvert de constructions.

 
À l’origine, il n’y avait très vraisemblablement qu’une chapelle romane. A quoi pouvait-elle ressembler vers 1200 ? Fut-elle remplacée par une église gothique ? Quand et comment le sanctuaire évolua-t-il en enclos ? Probablement au cours d’un processus commun aux autres enclos.
 
Bâti au carrefour des routes menant à Quimper en passant par Daoulas et à Plougastel, à l’extérieur donc du Landerneau de l’époque, il évoluera jusqu’au XVIIe siècle avant le démantèlement du XIXe siècle.

 
En raison de l’expansion de Landerneau, le besoin d’un cimetière a dû se faire sentir très tôt, même si les inhumations se faisaient principalement dans les églises. Il fallait bien enterrer les non-baptisés, les étrangers et les indigents, peut-être les malades, tels les lépreux.
 
On peut tenter de reconstituer une partie du tracé d’origine à partir de deux éléments. La place Saint-Thomas : son tracé n’a pas dû subir beaucoup de modifications au cours des siècles ; l’enclos la longeait donc comme aujourd’hui, le mur nord de l’église intégré dans la clôture. L’emplacement de l’ossuaire nous permet de placer sa limite ouest : les traces du support de la grille sont encore visibles sur son pignon nord. L’entrée de l’enclos se trouvait en conséquence face au porche de l’église intégré dans la base du clocher.
 
Vraisemblablement, comme dans tout enclos, un calvaire plus ou moins monumental devait dominer le cimetière. Symboliquement placé au sud ou au sud-est de l’église, il n’en reste rien. Peut-être la statue de la Vierge Orante placée sur la façade de l’église en provient-elle ? S’il a existé, sa disparition a dû se produire soit à la Révolution, soit lors du bouleversement de 1832.
 
 
L’ossuaire
 
Datant de 1635 selon la date gravée sur le fronton qui surplombe la porte principale, il fut bâti à l’ouest de l’église, comme il se doit. Il est dédié à saint Cadou, moine gallois du VIe siècle, réellement attesté, venu en Bretagne puis martyrisé à son retour dans son pays natal.
 
La façade principale est percée de quatre fenêtres en plein cintre séparées par des pilastres ioniques, style assez rare dans les enclos ou prédomine le style corinthien voire composite.
 
L’entrée principale est tournée vers l’est. La porte actuelle a remplacé l’ancienne certainement polychrome. Encadrée par deux colonnes dont les fûts ont disparu à une époque inconnue, elle permettait l’accès à la partie de la chapelle où se trouvait l’autel.
 
Séparée par une claire-voie, l’autre partie recueillait les ossements. Le pignon sud garde d’ailleurs les traces de la porte qui y donnait accès. Le pignon nord est percé d’une maîtresse-vitre à meneaux flamboyants. Le pignon ouest garde la trace d’une autre porte donnant sur l’extérieur de l’enclos. Elle fut percée au XIXe siècle, époque où l’ossuaire commença à servir d’habitation.