Sirènes et démones

Les sirènes ont inspiré les sculpteurs de Pleyben qui les ont représentées en divers endroits de l’enclos. Les récits de la mythologie grecque ne s’accordent pas toujours sur leur aspect mais concordent sur leur pouvoir séducteur envers les marins qu’elles attirent par leurs voix envoûtantes dans des flots mortels. Dans les récits légendaires scandinaves et médiévaux, la partie supérieure du corps est celle d’une femme, tandis que la partie inférieure, couverte d’écailles, est celle d’un poisson. Elle tient parfois un peigne et un miroir.


 
A Sizun, sur le contrefort droit du vitrail nord du chevet, la sirène représentée correspond à cette description. Elle est couchée sur le flanc gauche. La partie inférieure, à partir de la taille, est couverte de grosses écailles et se termine par une queue bifide. Sa main droite tient un miroir.
 
 

A l’angle nord-ouest de l’église, une crossette représente encore une sirène à queue de poisson couchée sur son côté droit. Dans le prolongement de sa queue est sculpté un buste d’homme tenant en main un objet sphérique. On devine aisément qu’il s’agit d’Adam tenant une pomme. Dans cette scène, la sirène s’est mutée en tentatrice en lieu et place du serpent de la Bible.

 

 

La frise qui orne l’extérieur du chevet à hauteur des yeux, offre une image différente. La partie inférieure du corps est celle d’un serpent enroulé sur lui-même. Le visage est celui d’une jeune fille dont la chevelure retombe sur les épaules et qui tient une pomme dans la main gauche. Cette représentation est fréquente dans les enclos. Ainsi, à Guimiliau, Landivisiau ou Pencran... le piédroit du porche sud montre également une femme-serpent offrant une pomme. Pour mieux séduire Adam et Eve, le serpent de la Genèse a adopté un buste et un visage attirant de femme. Le même thème est développé à l’angle sud-ouest de l’ossuaire près de l’arc de triomphe.
 
 

Des anges et des hommes

 
Enfoncée discrètement entre l’aile sud du transept et la sacristie, une petite porte mérite l’attention du visiteur. Sur le fronton, on découvre une tête énigmatique de vieillard se caressant la barbe. De qui s’agit-il ? Comme cette entrée est désignée par « la porte du philosophe », et à défaut d’explication plus probante, on pourra en déduire que cette tête symbolise la sagesse. A la basilique du Folgoët et à l’abbaye de Daoulas on peut découvrir des consoles de statues illustrées sur le même thème.

 

La voussure de cette même porte est décorée de pampres de vigne finement ciselés où s’ébattent des oiseux picoreurs et des vignerons.

 

Près de cette porte, un ange est sculpté sur un contrefort. Il tient un phylactère avec la date de 1661.

Un mascaron, sur l’un des pignons au nord de l’église, représente un homme replet. De chaque côté, des cônes renversés (des cornes d’abondance ?) laissent échapper des oiseaux dont on distingue bien la tête avec un œil et le bec et, plus haut, le corps avec la forme de l’aile. D’autres éléments ont la forme de figues. Ce pourrait être une illustration de la gourmandise, l’un des sept péchés capitaux.
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Une fenêtre du pignon ouest, à droite du clocher, est agrémentée d’angelots.

 

 

 

 

 

 

 

 

Bestiaire fabuleux

 

 
 
Le lion occupe une place de choix sur les crossettes, représenté en animal féroce, campé sur ses pattes avant et tirant une langue démesurée.
 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

< Ci-contre, il tient entre ses griffes un enfant.

Dragon ou hippocampe ailé ? >


 
 
 
 
 
 

Une frise déjantée

Courant à hauteur des yeux sur le pourtour du chevet, une frise étonnante mêle allègrement les thèmes religieux, mythologiques et populaires. Elle fait penser à une sablière que l’on aurait reproduite sur le granit.

Tête régurgitante, une représentation de « l’homme vert », visage humain sur lequel poussent des feuilles ou des branches. Ce motif ornemental était déjà utilisé dans l’antiquité et s’est maintenu dans les périodes romane et gothique. Notre artiste ne se contente pas de feuillages ; l’un des mascarons régurgite des animaux…

Un dragon…
Renard poursuivant des oiseaux (ou des poules ?). Les sculpteurs s’inspirent également de scènes de la vie courante et de contes populaires.