Il est intéressant de noter la date de 1666.
 
On peut penser que c’est l’édification de cette chaire qui a conduit le recteur de Plounéventer à accorder en 1678 l’institution des Fonts Baptismaux.
 
La chaire à prêcher constitue bien le lieu de la Parole et sa structure elle-même est un enseignement.
 
Montant les escaliers et poussant la porte de la chaire, le prédicateur rencontre la belle figure de saint Servais et le situe d’emblée dans la lignée de saint Pierre, à qui sont confiées les clés du Royaume.
 
Les panneaux qui entourent la cuve de la chaire :
Tout d’abord, une scène assez inhabituelle dans nos enclos. Le prophète Nathan raconte à David une parabole : il était une fois un homme très riche, possédant un immense troupeau et un pauvre hère qui avait pour toute richesse, une brebis qu’il chérissait. L’homme riche, pour accueillir des visiteurs à sa table, ordonne de prendre la brebis du pauvre homme pour ses convives. Nathan demande à David ; « Que mérite cet homme ? » - « Qu’il meure ! » Et le prophète lui dit : « Cet homme, c’est toi ! »
David s’était, en effet, approprié la femme de l’un de ses généraux, en faisant tuer celui-ci au combat. David se repentit et fit pénitence.
Le prédicateur est ainsi averti que la Parole qu’il énonce, il doit se l’appliquer à lui-même.
 
Jouxtant ce panneau, une très belle sculpture du Couronnement de la Vierge et deux autres panneaux : l’enfant Jésus entre Marie et Joseph et la scène de l’Annonciation.
 
Surplombant le prédicateur, l’Esprit, sous la forme d’une colombe, rayonne la gloire divine.
 
Mais le prédicateur a aussi, devant les yeux, une belle figuration polychrome du Christ en croix entouré de Jean et de Marie. Cet ensemble est une reconstitution d’une ancienne poutre de gloire comme ce fut fréquent après le Concile de Trente.

Cette mise en scène de la Parole était devenue traditionnelle dans les églises à cette époque.