Les deux retables de la deuxième moitié du XVIIe siècle illustrent de belle manière l’esthétique baroque rural qui a prédominé à cette époque dans la Vallée de l’Elorn. En observant de près la finesse des visages et de la décoration, on constatera qu’ils ont été réalisés par des sculpteurs de talent.
 
 

Le retable du rosaire

 

Ce beau retable date de la fin du XVIIe siècle et illustre bien la ferveur portée à Marie dans la droite ligne du concile de Trente. Marie est portée sur un nuage par des angelots, comme dans une vision céleste. Elle tient l’enfant Jésus dont la main droite touche la nuque de Marie dans un geste de confiance.

Autour de cette représentation, quinze médaillons finement ciselés illustrent chacun des mystères du rosaire. Nous avons là un catéchisme en bande dessinée à l’intention de fidèles qui n’avaient pour la plupart jamais appris à lire. Trois siècles et demi plus tard, ces gravures conservent leur intérêt pédagogique.

De part et d’autre du panneau central, dans des niches à coquille, saint Dominique et sainte Catherine de Sienne tendent vers la Vierge des coeurs enflammés. Chaque niche est encadrée par une colonne cannelée et une colonne torse ornée de pampres de vigne que des oiseaux viennent picorer. Tout en haut, deux anges tiennent les armes écartelées de Jean de Penfeunteniou (Burelé de dix pièces de gueules et d’argent) et de Marie Courtois (D’argent à trois hures de sanglier de sable) dont le mariage avait été célébré en 1668.


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Le retable des trépassés

 

Ce retable est particulièrement ouvragé avec, sur les deux premiers niveaux, une ornementation végétale, feuilles d’acanthe ou de gui, rehaussées par la dorure. Six colonnettes torses ornées de branches de vigne avec leurs grappes de raisin séparent les différentes parties du troisième niveau.
 

Comme dans l’autre retable, la Vierge tient la place d’honneur au-dessus du tabernacle. Son visage grave évoque les douleurs qui l’ont frappée durant sa vie, la rendant si proche des fidèles qui viennent l’invoquer. Plus bas, de part et d’autre, deux évêques prêchent de manière dynamique : ce sont saint Augustin et saint Ambroise qui recommandaient de prier pour les défunts.

Au-dessus d’eux, des anges tiennent des cartouches avec les monogrammes de Jésus et de Marie. Les anges (ou les âmes des trépassés) et les putti sont partout présents sur le retable. On peut en relever vingt-cinq représentations.