Une grande partie des sablières des bas-côtés et sans doute du transept a définitivement disparu. On le regrettera d’autant plus que qu’elles étaient l’œuvre de celui que Sophie Duhem, faute d’avoir découvert son identité exacte, a baptisé “l’Anonyme de Pleyben”. Les ressemblances avec les sablières de Pleyben, de Sainte-Marie du Ménez-Hom, de Bodilis et de la chapelle du château de Kerjean ne sont donc pas un hasard. C’est le même artisan qui a opéré en ces différents lieux.

Sur le bas-côté sud, cinq blochets représentent des apôtres et des anges qui tiennent les instruments de la Passion : marteau, clous, couronne d’épines...

Le dernier blochet, tout au fond de l’église, est un biniaouer, un joueur de biniou. Son couvre-chef ne manque pas d’intriguer : il évoque davantage la "montera picona" des Asturiens que le chapeau breton. Faut-il y voir un indice sur l’origine de notre "Anonyme de Pleyben" ?

Sur les sablières apparaît d’abord un mascaron mi-homme, mi-lion. Au centre, deux anges aux cheveux bouclés déploient une sainte face, c’est la partie la mieux conservée de cet ensemble.

Un peu plus loin, deux autres anges tiennent le premier un bassin, le second une aiguière de part et d’autre d’une croix et d’une couronne d’épines assemblées : allusion au lavement des mains de Pilate. Le deuxième ange, acrobate accompli, parvient à jouer, en même temps, d’une trompette.


 
 
Dans le bas-côté nord, seuls les blochets ont survécu. Ils ne semblent pas être de la même main que ceux du côté sud et illustrent un thème moralisateur plus populaire, celui de la mort, du ciel et de l’enfer.
 
Au-dessus de la porte du porche, un animal mythique aux allures de vautour tient dans ses serres une bande de parchemin sur laquelle figurent des traits comme une liste de noms. Visiblement, ce vautour fait l’appel et on devinera aisément que c’est pour l’au-delà. Comme l’Ankou dans d’autres enclos, il incarne une figure allégorique de la mort.
 
A sa droite, un St François d’Assise montre les stigmates de ses mains. Il représente les saints qui ont mérité d’accéder au Paradis.
 
A gauche, le blochet campe un paysan en blouse, à la mine déconfite, qui désigne son ventre et son bas-ventre par lesquels il a sans doute péché, ce qui lui vaut désormais une éternité peu enviable... Les fidèles sortant de l’église sont prévenus !