L’enclos de Trémaouézan peut être considéré comme le type de l’enclos paroissial, expression née vers 1930 qui caractérise un certain nombre de nos ensembles religieux.
 
 
 L’église est le plus souvent, comme ici, un édifice bâti dans les XVIe et XVIIe siècles.

Les enclos comportent, généralement un calvaire, un ossuaire, un porche sud avec les douze apôtres, des fonts baptismaux avec baldaquin, une chaire à prêcher, plusieurs retables et, bien sûr, un mur extérieur ouvert par une porte monumentale – mais ce n’est pas le cas ici – et des échaliers barrés d’une pierre que l’on doit enjamber, marquant la limite entre l’espace sacré et l’espace profane.

On est surpris de découvrir à Trémaouézan une si riche église dans une si petite paroisse au sein d’une commune qui n’a jamais compté autant d’habitants que de nos jours, même si elle est loin d’en atteindre le millier !

L’un des mécènes de la primitive église, aujourd’hui la partie basse, s’appelle Alain de Coëtivy, né à Plounéventer, créé cardinal en 1448, décédé en 1474 et enterré dans l’église Sainte-Praxède à Rome.

Une centaine d’années après la construction de l’église de Trémaouézan, s’ouvre la période des remaniements et agrandissements. On trouve ici et là les dates de 1555 et 1597. Il s’agit, en particulier, de la chapelle Saint-Jean-Baptiste, dont la façade Sud s’offre, en premier plan, au regard du visiteur entrant depuis la place.

Le porche sud porte les dates 1610 et 1622. Le clocher, détruit par la foudre en 1702, est reconstruit en 1714.

Situé à une trentaine de mètres au Sud de l’église, bordant le mur d’enceinte du cimetière, l’ossuaire est du XVIe siècle. Le petit calvaire entre l’église et l’ossuaire peut être daté de 1530.
 
 
face ouest
La face ouest et le clocher

Ici encore, on a gardé les soubassements de la première église ; mais le clocher est bien daté 1714. Il remplaça celui qui fut foudroyé en 1702.
On note, dans les archives : « Beaucoup de femmes, courant 1713, vendirent leurs bagues, au profit de la reconstruction du clocher. »
Les cloches sont de 1643 et 1664.
 
 
Ossuaire de Trémaouézan
L’ossaire

Contemporain de l’église primitive, cet ossuaire, du milieu des années 1500, est un bel ensemble gothique.
Entourant l’élégante porte : deux anges portent des inscriptions, l’une, en breton, l’autre, en français :
Bone : gent :qui :ycy : passes
Prie : Dieu : pour : les : trepasses
Gant : Doue : han : bed : milliget eo
Nep : na : lavar : mat : pe : na teo

(Trad : Par Dieu et le monde, maudit soit qui ne dit le bien ou ne tient sa langue.)
 
 
La croix

Entre l’ossuaire et l’église, s’élève une croix-calvaire qui daterait de 1530. Abîmée à plusieurs reprises, par la tempête tout d’abord – celle-la même qui fit tomber le clocher, en 1702 – puis par les révolutionnaires qui la mirent par terre, elle fut à chaque fois restaurée.

Elle porte sept statuettes sur son embase : on peut y reconnaître deux saintes femmes, adossées aux saints Pierre et Paul ; aux extrémités : saint Jean et sainte Marie-Madeleine ; derrière le Christ : une charmante Vierge-Mère.
 
 
La fontaine de saint Jean-Baptiste

À 200 mètres au nord-ouest de l’église, elle est entourée d’un enclos carré. La source alimente deux bassins dont les eaux vont se déverser dans un lavoir extérieur.
À noter une belle statue de saint Jean tenant en main un livre sur lequel repose un agneau. Le saint bénit de la main droite les eaux de la fontaine qui sourd à ses pieds. Sur une pierre on peut lire la date de 1656.