Tout l’édifice est orienté vers le chœur de style baroque.

Les pans du chevet accueillent quatre belles statues polychromes dans des niches à colonnes lisses et frontons cintrés. Elles encadrent les trois fenêtres du chevet. On peut reconnaître un évêque, sainte Catherine d’Alexandrie avec sa roue, le Père tenant son Fils mort et saint Salomon portant le sceptre royal.

L’église est en effet dédiée à saint Salomon – Salaün en breton moderne – roi historique de Bretagne de 857 à 874, année de son assassinat pour des raisons essentiellement politiques, probablement à La Martyre et peut-être même dans l’église, ce qui expliquerait le nom breton de la paroisse : Ar Merzer Salaün, en référence à l’église profanée par ce meurtre et qu’il aura fallu consacrer à nouveau.

Au-dessus de l’autel, une mise en scène de l’eucharistie est proposée comme un soleil, réplique d’un ostensoir et incrusté dans la porte du tabernacle d’exposition. Deux anges sont en adoration de part et d’autre. Sur le tabernacle un ciboire incrusté conserve la réserve eucharistique.

Cinq scènes en bois doré encadrent l’autel. Devant : l’Annonce à Marie, la Visitation de Marie à sa cousine Élisabeth. Au centre : une Nativité. Sur les côtés : le sacrifice d’Abraham à droite et le martyre de Salomon à gauche.

Ces œuvres sont datées du début du XVIIIe siècle, à peu près à l’époque de la construction de la sacristie. C’est le temps de la fin des grands travaux dans la vallée de l’Élorn, le temps de la fermeture des marchés, le début de la décadence économique.

Nous avons ici un bel exemple de l’importation par les ateliers de la marine de Brest des grands modèles parisiens de la fin du règne de Louis XIV. Le premier plan présente le mystère de la venue au monde du Verbe de Dieu, nom donné au Christ par l’évangéliste Jean : il prend corps dans le sein de la Vierge Marie.

 

 

 

 

De chaque côté, une mise en scène manifeste l’imagination créatrice d’un artiste guidé, comme pour les vitraux contemporains, par le recteur de l’époque. Elle propose une mise en parallèle du sacrifice d’Abraham et du martyre de saint Salomon : d’un côté, l’épée est arrêtée, de l’autre, elle frappe à mort.

 

De belles œuvres d’orfèvrerie sont aussi offertes à l’admiration des visiteurs, comme cette chapelle-reliquaire de saint Salomon.