Le clocher de Bodilis

À partir du XVIe siècle, Bodilis s’enrichit grâce à la culture et à la transformation du lin, à son importante foire Saint-Matthieu et à ses pardons à la Vierge sans cesse grandissants.

Dès lors, les paroissiens de Bodilis construisent et embellissent durant deux cents ans une église qui reste un témoin de l’âge d’or de la Bretagne, un manifeste de la Contre-Réforme et un véritable traité d’architecture.

Les arts gothique, Renais­sance, classique et baroque cristallisent, dans la pierre et le bois, le culte des saints, la dévotion à la Vierge et le sacrifice de l’Eucharistie. Le commerce de la toile de lin que la Bretagne entretient alors avec le reste de l’Europe s’accompagne de la circulation de modèles artistiques qui deviennent autant de sources d’inspiration pour les artistes locaux.

À Bodilis, ces artistes auront su relever le défi de toujours embellir l’église tout en gardant l’harmonie et la cohésion d’ensemble.
 
 

Le clocher

Le clocher-porche de style gothique tardif s’élève à une quarantaine de mètres de haut. La foudre frappa l’édifice à plusieurs reprises et, bien que relevé, il en garde les stigmates. La croisée d’ogives du porche fut détruite. Mais on peut encore admirer les personnages qui en ornent les culs-de-lampe, ainsi que la sirène qui supporte la statue d’un saint Jérôme étêté.
 
 

Le chevet (1564)

Le chevet de style Beaumanoir garde une structure gothique mais se pare de motifs Renaissance et de médaillons énigmatiques. Outre son élégance, un tel chevet permet d’ouvrir de larges baies éclairant le chœur.